Les algues
Description des
variétés - Lutte
contre les algues
Les algues sont certes le plus gros problème auquel tout
aquariophile est un jour ou l’autre confronté. Il
s’agit en fait d’organismes simples utilisant, comme
les plantes, la photosynthèse pour se développer.
Présentes sur terre depuis des millions d’années,
elles seraient même à l’origine de la création
de notre atmosphère. Elles existent en une multitude de
variétés
et de formes les rendant souvent difficiles à identifier
Certaines,
les algues vertes encroutantes par exemple, croissent lentement
et sont peu dérangeantes. Il suffit de les retirer
manuellement lors des entretiens périodiques du bac pour
en contrôler la propagation. D’autres en revanche peuvent,
dans certaines conditions, se développer très rapidement
jusqu’à envahir le bac et nuire considérablement
au développement des plantes.
Les algues sont présentes dans tous les bacs. Elles y sont
introduites par l’arrivée de nouvelles plantes, de
nouveaux éléments de décor, par de nouveaux
poissons (eau de transport) et même simplement par la voie
des airs. Elles sont là en état de relative dormance
et donc peu nuisibles. Cependant ce sont des organismes très
opportunistes et, dès que se produira un débalancement des
paramètres de l’aquarium (montée de phosphate,
montée de nitrate, carence en macro-élément,
débalancement entre éclairage et carbone disponible,
etc.), la croissance des plantes ralentira et les algues se mettront à proliférer à une
vitesse parfois très impressionnante. On parle dans ce cas
d’une explosion ou invasion d’algues (a bloom en anglais).
Ce sont ces explosions d’algues que l’aquariophile
doit éviter de provoquer.
Les
variétés les
plus courantes, raisons d’apparition
possible et solutions
Algue brune (Siliceuses ou Diatomées)
Il est normal de voir apparaître l’algue brune dans
un jeune bac (moins de 6 mois). Elle profite des paramètres
fragiles et instables pour s’installer. Dans ce cas, elle
devrait tranquillement disparaître au fur et à mesure
que les paramètres se stabiliseront et que le bac trouvera
son équilibre. Dans les bacs bien établis, sa présence
est souvent signe d’une qualité de lumière
inadéquate. Il faut donc soit augmenter l’intensité ou
simplement remplacer les vieux tubes afin de rétablir la
situation.
Algue verte encroutante (Chaetophora, Hormidium, Grangrosira)
L’algue verte encroutante est une autre algue qui arrive
rapidement dans un jeune bac. Elle se développe dans les
bacs où les paramètres sont bons. Sa présence
peut donc être considérée comme un bon signe
pour l’aquariophile. Elle s’installe relativement lentement
sur les vitres du bac et sur les feuilles des plantes à croissance
lente comme les Anubias plus particulièrement. La meilleure
façon de la contrôler est de simplement la retirer
des surfaces vitrées à l’aide d’un grattoir
lors des entretiens. Elle est aussi appréciée par
les poissons herbivores ainsi que les escargots Neritinas.
Algue verte (Oedogonium)
Lorsque les feuilles supérieures des plantes arborent de
petits poils vert pâle qui leur donnent un aspect velu, on
est en présence de l’algue verte Oedogonium. Elle
prolifère assez rapidement et peut facilement envahir le
bac si aucune intervention n’est faite. Son apparition est
un signe de débalancement des paramètres. Il faut
donc vérifier les différents paramètres (nitrates
et phosphates en particulier), rétablir l’équilibre
et faire des changements d’eau plus fréquents. Certains
invertébrés et certains poissons l’apprécient.
Algue verte filamenteuse (Chlorophycophytes)
Reconnaissable à sa forme de longs filaments s’accrochant
aux plantes, au décor et aux parois de l’aquarium,
l’algue verte filamenteuse, qui est généralement
verte, peut aussi apparaître sous d’autres couleurs
(grise ou brune) selon les conditions dans lesquelles elle évolue.
On la retrouve souvent dans un bac bien équilibré.
Dans un tel cas, on n’a qu’à retirer les plus
visibles simplement avec les doigts ou encore avec un bâtonnet
autour duquel on peut les enrouler. Cependant, dans un bac où certains éléments
nutritifs comme les nitrates, le fer ou les phosphates sont en
excès, celle-ci prolifère rapidement de façon
incontrôlable et peut finir par étouffer les plantes.
Elle serait appréciée par certains poissons et crevettes.

Algue pinceau (Algue rouge)
Cette algue appréciant particulièrement les endroits à fort
courant, ressemble à de petits poils courts qui poussent
en touffes très serrées. C’est ce phénomène
qui lui a valu son nom d’algue pinceau. Bien qu’elle
soit de couleur noire ou grise, il s’agit bien d’une
variété d’algue rouge.
Il est pratiquement impossible de la retirer
manuellement parce qu’elle s’ancre solidement sur ses hôtes et ses
poils courts glissent entre les doigts. De plus, elle n’est
pas réellement appréciée des poissons herbivores à l’exception
peut-être des Siamensis.
Encore
une fois, un débalancement des paramètres
est la cause principale d’une invasion de cette algue; on
doit donc s’assurer que les différents éléments
fertilisants ne soient ni en carence ni en excès. Quant
aux algues visibles, on peut les contrôler en retirant les éléments
du décor atteints pour les tremper dans une solution d’eau
de javel de 20 % (1 part d’eau de javel pour 4 parts
d’eau) en prenant soin de bien rincer avant de
les remettre dans l’aquarium. On doit aussi éliminer
les feuilles les plus atteintes des plantes.
Algue noire (Algue rouge filiforme)
Petits poils noirs très serrés qui poussent sur le
rebord des feuilles et plus particulièrement sur celles
exposées au fort courant. Encore une fois, malgré son apparence
noire, il s’agit d’une autre forme d’algue rouge. L’explosion
de celle-ci serait reliée à une carence en CO2. Il faut retirer
les feuilles les plus atteintes et nettoyer les éléments de décor
les plus atteints pour tenter de la contrôler.
L’algue en forme de corne de cerf
L’algue en forme de corne de cerf, aussi appelée algue à barbe,
est en fait une autre variété d’algue rouge.
De couleur grise, noire ou même blanchâtre, elle s’installe
sur les feuilles des plantes et a une structure qui rappelle les
cornes de cerf, d’où son nom. Elle est plutôt
gluante au toucher.
Apparemment, elle apprécie la lumière forte et les
eaux alcalines. Cependant, plusieurs aquariophiles ont dû combattre
cette algue dans un bac où l’eau était pourtant
relativement acide. Il ne s’agit donc pas de l’unique
cause d’apparition de celle-ci. Encore une fois, un débalancement
des paramètres serait en cause. On peut traiter les plantes
atteintes par un bain dans une solution d’eau de
javel
de 5 % en éliminant les feuilles les plus atteintes.
L’eau verte
L’eau verte est provoquée par une explosion de petites
algues en suspension dans l’eau. L’exposition prolongée
au soleil peut en être la cause ou encore, un excès
des éléments nutritifs. La filtration sur une épaisse
couche de laine de polyester ou l’utilisation d’une
lampe UV pendant quelques jours peuvent aider à l’éliminer.
Cependant, pour éviter son retour éventuel, il faudra
stabiliser le milieu.

Cyanobactérie
Algue vert bleuté de consistance visqueuse qui peut s’étendre
très rapidement dans le bac autant que sur le décor,
les plantes, le substrat et les vitres. Elle s’enlève
très facilement comme une croûte et quand on la frotte
entre les doigts, il s’en dégage une forte odeur (d’acétone
selon certains).
Il s’agit en réalité d’une bactérie
qui utilise la photosynthèse pour se nourrir, d’où sa
couleur verte et l’association avec les algues. Elle est
apparemment toujours présente mais invisible à l’oeil.
On s’aperçoit de sa présence uniquement quand,
en grand nombre, elles décident de s’agglutiner les
unes aux autres pour former les masses visqueuses que l’on
connaît. Lorsque les conditions sont propices à leur
développement, elles peuvent envahir complètement
un bac entre 24 et 48 heures.
Comme pour toutes les autres algues, un milieu bien équilibré où l’on
effectue un entretien régulier facilitera la lutte. Cependant,
elle peut très bien se développer dans un bac très
bien équilibré. Apparemment elle n’apprécie
pas une eau oxygénée et le courant.
Finalement, il ne faut pas compter sur ses poissons pour s’en
débarrasser; aucun d’eux ne lui touche car elle est
toxique.
La lutte contre les algues
Une invasion d’algues est très souvent reliée à un
déséquilibre quelconque dans les paramètres
de l’eau. La meilleure façon de contrôler celles-ci
pour l’aquariophile sera donc de porter une attention toute
particulière à la qualité de l’eau et à l’équilibre
du bac. Il devra s’assurer qu’aucun élément
ne soit ni en carence ni en excès. Les plantes dans un tel
milieu évolueront de façon optimale, ne donnant aucune
chance aux algues de prendre le dessus.
Précautions à la mise en eau d’un bac
Lors de l’installation d’un nouveau bac, certaines
précautions pourront permettre de diminuer les problèmes
d’algues. Planter plusieurs plantes faciles et à pousse
rapide afin que dès le début elles prennent le dessus
sur les algues, quitte à modifier la plantation une fois
le bac bien stabilisé. Commencer avec des doses de fertilisant
plus faibles (50 % du dosage normal) le temps que le milieu se
stabilise et que les plantes s’adaptent. Par la suite on
augmentera tranquillement le dosage jusqu’au dosage désiré.
Côté éclairage, on appliquera la même
prudence. Si possible, on ne mettra pas toute la puissance au début.
Par exemple, on pourrait commencer avec 1/2 à 2/3 de la
puissance pour 6 heures sur 10 ne fournissant la pleine puissance
que 4 heures par jour. Tranquillement, au fil des semaines, on
pourra augmenter la durée de la pleine puissance jusqu’à la
durée complète si désiré. Quant à la
durée totale de 10 heures, elle pourra elle aussi être
augmentée graduellement pour atteindre 11 ou 12 heures.
Finalement, le CO2 pourra être fourni au maximum dès
le début car il ne fera qu’accélérer
la pousse des plantes.
Introduction de nouveaux éléments dans le bac
Lors de l’introduction de nouveaux élément
dans l’aquarium, il est important de prendre certaines précautions
afin d’éviter d’introduire avec ceux-ci une
souche agressive d’algues.
Lors de l’ajout de nouvelles plantes, prendre le temps de
bien les examiner et de retirer les feuilles fanées et/ou
atteintes par les algues. Par la suite, on peut asperger les feuilles
et les feuilles uniquement avec une solution d’eau de javel
de 5 % (1 part d’eau de javel pour 19 parts d’eau).
On laisse le tout reposer environ une minute (la période
sera plus courte pour les plantes plus frêles) et on rince
la plante à l’eau claire avant de finalement l’introduire
dans le bac.
Pour ce qui est des éléments de décor, on
les nettoiera en profondeur et on les désinfectera
eux aussi avec une solution d’eau de javel. Quant aux poissons,
une fois l’acclimatation effectuée, ne transférez
que ceux-ci dans le bac. Ne transférez surtout pas l’eau
du sac, elle contient peut-être des souches d’algues
provenant de l’animalerie, alors pourquoi prendre le risque.
Routine d’entretien et de fertilisation
Une bonne routine d’entretien et de fertilisation aidera à éviter
une explosion d’algues. Le mot-clé dans ce domaine
est régularité. Comme on l’a mentionné précédemment,
les algues sont des organismes opportunistes qui profiteront de
la moindre occasion pour envahir le bac. Il faut donc établir
une routine d’entretien et de fertilisation et la respecter à la
lettre. De cette façon on s’assure de la stabilité du
milieu. Si on doit apporter des changements à cette routine,
on le fera de façon graduelle afin d’éviter
une modification trop rapide des paramètres.
Les grands moyens
On verra ici certaines méthodes qui permettront à l’aquariophile
aux prises avec une invasion excessive de reprendre le dessus.
Il faut cependant comprendre que ces méthodes ne sont pas
des solutions à long terme et que si rien n’est fait
pour corriger les causes de l’invasion, les algues reviendront
tôt ou tard.
Le peroxyde contre la Cyanobactérie
L’ajout de peroxyde 3 % à la sortie du filtre en raison
de 1 goutte par 2 litres augmente le taux d’oxygène
dans l’eau de 8 à 12 % pour une période allant
jusqu’à deux heures. Comme la Cyanobactérie
a la réputation de ne pas apprécier les milieux bien
oxygénés, un traitement au peroxyde peu s’avérer
efficace.
Il faut commencer par un nettoyage complet des plantes, des éléments,
du décor, du fond et des parois pour retirer le maximum
de Cyano. Par la suite on applique le dosage de 1 goutte par 2
litres. On répète cette dose aux deux heures durant
la période d’éclairement et ce jusqu’à disparition
complète de la Cyano.
Le Blackout Une période prolongée de noirceur aide à combattre
la plupart des algues y compris la Cyanobactérie. Il faut
commencer par un nettoyage complet afin de retirer le maximum d’algues
visibles. Par la suite, on fait un changement d’eau d’au
moins 20 % et on met le bac à la noirceur totale en le recouvrant
de quelque chose d’opaque (couverture, carton, etc.). Durant
la période de blackout, d’une durée de 5 à 7
jours, on coupe tout apport de nourriture, de CO2 et d’engrais.
On peut ajouter une pierre à air dans le bac afin d’assurer
une oxygénation suffisante. Après le blackout, refaire un nettoyage du bac pour retirer
toutes les feuilles mortes, élaguer les plantes qui en ont
besoin et siphonner le fond. Finir par un changement d’eau
de 15 % à 20 % et recommencer l’apport d’engrais.
L’ajout d’Excel de Seachem
Le Flourish Excel est un produit développé par la
compagnie Seachem pour fournir aux plantes une source de carbone
organique directement assimilable. Il peut être une excellente
alternative au CO2 pour des plantes pas trop exigeantes.
Il semble cependant que ce produit ait un effet secondaire plus
qu’intéressant dans la lutte aux algues. En effet,
en triplant la dose prescrite sur l’emballage, on peut venir à bout
de certains types d’algues comme les algues vertes. En revanche
son utilisation n’a aucun effet sur certaines autres variétés
comme la Cyano par exemple
Sur la première photo on peut constater une invasion d’algues
vertes sur des Echinodorus Tenellus. La deuxième photo nous
montre les mêmes algues 5 jours après le début
du traitement. Elles ont complètement tourné au rouge
et une dizaine de jours plus tard, il n’en restait plus aucune
trace.
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